L’image de Santa Maria citra Montes à Saint-Nizier de Lyon :

le rôle de la composition de l’espace ecclésial dans l’organisation d’un culte

Resumo

Selon une bulle d’Innocent IV, présent à Lyon pour le concile oecuménique de Lyon, l’image de « Notre-Dame de ce côté-ci des Alpes » aurait été apportée à Lugdunum par saint Pothin, premier évêque de la ville. Quel type d’image ? Il existe encore une statue tardive, cachée pendant les guerres de religion, puis retrouvée près de la crypte au XIXe siècle, et une clef de voûte (courant XVe) représentant sans doute cette image. Des procès-verbaux de visite du XIVe-XVe siècle décrivent clairement l’organisation de l’espace du sanctuaire dont l’archéologie a montré qu’elle n’avait pas été modifiée depuis le haut Moyen Âge : crypte à la croisée, autel sur la crypte (à la manière paléochrétienne), autel majeur, tombes des évêques du VIe siècle et, au fond de l’abside, image de la Vierge. Cette image a été à la fois un objet de culte et l’objet d’un pèlerinage de guérison. Après les destructions des guerres de religion, la statue a été déplacée dans le bras sud du transept et est devenue l’image de culte de la Confrérie de Notre-Dame de Grâces. Le bouleversement de l’organisation spatiale est lourd de signification : perte du rapport avec l’histoire de l’Église primitive de Lyon et recentrement sur la vie des confréries, mais avec une primauté donnée à l’image qui n’est pas enfermée dans une chapelle autonome, mais reste liée directement à l’espace du sanctuaire.